Santé et conditions de travail

Pourquoi s’épuise t-on au travail ?

Pour répondre à la question, il convient d’abord d’identifier les différentes sources de l’épuisement :

* sources individuelles de l’épuisement : de très nombreuses personnes ont un rapport au travail très passionnel : plus on s’investit émotionnellement, plus on risque de développer un éventuel  burnout, pathologie frappant généralement des personnes très consciencieuses et ambitieuses qui ont du mal à lâcher prise et à recevoir.

*sources culturelles de l’épuisement : situation caractéristique au Japon où se développe le karoshi. En France, si la culture est davantage orientée vers l’individualisme que vers le collectivisme, il n’en demeure pas moins que certains principes « impossible n’est pas français », « quand on veut, on peut »  peuvent encourager des postures de démesure.

*sources organisationnelles de l’épuisement : le problème vient moins d’un excès de travail que d’un déficit de sens du travail : beaucoup de travail et de la fatigue peut être une source de satisfaction si on a le sentiment d’avoir été utile. En revanche, il est plus difficile  à admettre les blocages et résistances internes qui empêchent d’atteindre lesdits objectifs. L’épuisement n’est pas que quantitatif, lié à un excès, il est aussi qualitatif, lié à un manque de sens auquel on est confronté dans le travail.

Il est de la responsabilité de chacun de prendre conscience de ces sources individuelles, culturelles et organisationnelles de l’épuisement au travail, pour garder le recul nécessaire dans son rapport à sa vie professionnelle.

Il est la responsabilité de l’employeur  de faire disparaître la fatigue  générée par le déficit de sens. Cela suppose de supprimer la sur-organisation du travail, perceptible dans la multiplication des procédures, indicateurs quantitatifs et reporting masquant le travail réel et épuisant les salariés alors empêchés de bien faire leur travail. Pour autant, il convient d’être vigilant à la dérive inverse d’un laisser-faire généralisé favorisant apparemment le pouvoir d’agir, mais occasionnant le flou dans la répartition du travail et des responsabilités et générant une conflictualité latente tout aussi épuisante…

Pour en savoir plus : Article Yvan Barel, rh info https://www.rhinfo.adp.com/rhinfo/2022/pourquoi-sepuise-t-on-au-travail/